Quelque part, tout la haut dans le ciel constellé d'étoiles qui scintillent comme de minuscules diamants, la lune brille ronde et belle. Les zéphyres journaliers et les chutes de neige qui l'accompagnent ont occasionnés de sérieux dégâts aux arbres de la région. La neige lourde et les gros paquets de glace ont raison des branchages morts qu'on entend eclater avec des deflagrations semblables à des coups de fusils.
De furieuses bourasques viennent faire frissonner la neige de temps à autre.
Le Sindoreï tente de fuir tant bien que mal à travers les grandes étendus blanches. Autour de lui, les hurlements du vent montent soudainement dans les aigus. Les nuages s'ecartent, laissant les rayons de la plaine lune baigner la région d'une lueur froide et bleue. Son ombre s'étend sur la poudreuse, longue silhouette dégingandé, fuyant vers nulle part. Il se retourne, scrupte les environs. Personne. Son haleine forme un halot blanc en s'echapant de sa bouche. "Je vais regagner Long Guet par le sud". Suivant son idée, il gagne l'orée des bois. Il se hate maintenant vers le village gobelin. Le vent, repoussant encore les nuages, permet à la lune d'innonder l'endroit de sa lumière. Long guet, enfin visible. Une terrible douleur rouge le fige lorsque les couteau s'enfoncent dans son dos. Il voudrait hurler, mais les sons se glacent au fond de sa gorge. L'ombre file alors devant lui. Une lame lui entaille la gorge, libérant un geyser de sang qui eclabousse le sol enneigé. Des flocons de mort. La lumière bleue et étincelante de cette pleine lune d'hiver qui se reflechis sur la neige l'emoeche de distinguer quoique ce soit. Il meurt.
Le vent s'apaise alors, laissant les lourds nuages reprendrent le dessus sur la lumière de l'astre nocturne. La neige, rapidement efface toute trace du drame. Il n'avait aucune chance d'échaper à son destin, et comme pour bien le lui faire comprendre, la nature s'est alliée à son assassin.