[RP] BG de Sylënce partie I

Comme promis, avant mon départ je mettrais sur le forum l'histoire de Sylënce. La première partie est donc terminée. Afin d'en avoir une lecture plus facile, je reprend les textes que j'avais écrit et je les rassembles.

La partie I se compose de neuf textes et se déroule juste avant la grande fracture, il y a un peu plus de 10000 ans de ça.

Bonne lecture.

"Ma chère.

Lorsque vous reviendrez à la lumière, je serais partie. Je connais par avance votre réaction lorsque vous prendrez connaissance de ma décision mais je ne peux laisser les choses en l'état. Vous aviez raison, encore une fois, et une fois encore, ma passion dévorante pour les forces magiques a pris le dessus. Je ne peux revenir sur ce que j'ai fais, mais je vous promets de tout mettre en œuvre pour remédier au mal que j'ai laissé s'échapper dans la nature. Nous savons tous les deux comment cette histoire se terminera, comme nous savons tous les deux que je ne peux pas rester sans rien faire. Ce serait indigne d'un elfe de mon rang.... Ce serait indigne d'un Kaldoreï. Je ferais mon possible pour vous tenir régulièrement au courant de mes voyages, mais je vous le dit par avance, je ne vous laisserai pas d'indice vous permettant de me retrouver. Vous avez déjà assez souffert de cette malheureuse histoire. Je refuse que vous subissiez à nouveau les conséquences de ma faiblesse pour les forces magiques.
Je ne vous oublierais pas mon amour.

Thendàlë."


La jeune elfe laissa tomber la lettre à terre. Des larmes glissèrent le long de ses joues, avant de se perdre dans les méandres de sa chevelure bleue. Allongée dans son grand lit, son corps restait sans réaction à sa volonté de se mettre sur pied. Les larmes déambulant le long de ses cheveux parvinrent finalement à en atteindre l'extrémité et s'écrasaient sur le matelas, formant de petites étoiles humides. Elle voulu crier mais aucun son ne put s'échapper d'entre ses lèvres. Sa gorge brulante lui rappela la cruelle réalité. Finalement, enivrée de douleur et de tristesse, elle sombra dans un sommeil profond et pesant.

La lumière bleutée de la lune parvenait a se frayer un chemin par les interstices laissés par les rideau de la fenêtre et venait faire scintiller les larmes sur les joues de la jeune elfe. Au bout de la pièce, la silhouette se leva alors de son fauteuil. S'avançant doucement, elle ramassa avec grâce le papier tombé au sol. Après l'avoir reposé sur le petit meuble de chevet, elle sortie de la pièce.

_Alors?
La prêtresse se tourna en direction de la voix.
_Elle dort.
_Y a t-il de l'espoir pour elle?
_C'est difficile à dire. L'enfant n’avait pas une grande force. Aussi les coups qu'elle lui a porté n'ont pas été fatals et on put être soignés. La lame qui lui a ouvert la gorge la laissera à jamais silencieuse. Elle est très faible et abattu. Il est encore trop tôt pour affirmer qu'elle s'en sortira.
Les deux prêtresses sortirent alors de la petite maison.
_Je retourne auprès de Tyrande. Restez ici au cas où vos talents soient nécessaires.
_Ne vous en faites pas, j'ai un lit à l'auberge. Et la quiétude du village me fera le plus grand bien.
_Je passerai vous voir demain. A bientôt dame Elunia.

Jamais Thendàlë n'aurait imaginé pouvoir ressentir de telles sensations. Presque aussi fortes que celles produites par l'abreuvement de magie qui débordait du puits d'éternité. L'explosion de sensations, de sentiments. Plongé dans une torpeur sans fin, lui rappelant les moments d'ivresse quand il jouait avec les énergies du puits. A ses côtés, la jeune elfe dort paisiblement. L'atmosphère légère et parfumé de la petite pièce enveloppant le couple dans un berceau de douceur.
Ses sens habituellement vifs et à l'écoute du monde qui l'entoure sont comme amorphes, renfermés sur eux même. Le jeune elfe n'entend plus la forêt, seul la respiration de sa compagne lui est maintenant perceptible. Sans même s'en apercevoir, les mouvements de sa poitrine se confondent dans les siens. Se tournant sur le côté, il la prend dans ses bras, noyant son visage dans sa longue chevelure bleue.
"A la vie, à la mort" souffle t-il avant de s'endormir.
Il ne sait pas c'est que cette simple phrase prendra bientôt tout son sens.

Aujourd'hui en revanche elle lui revient en pleine figure. Perdu dans ses souvenirs, Thendàlë ne prête plus attention à la pluie battante qui traverse sans peine l'épais feuillage de la forêt.
Voila maintenant deux lunes qu'il a quitté les rives du lac à la poursuite de l'enfant. Il est encore loin d'être l'elfe sage que tout le monde attend qu'il devienne. Toutefois, et cela malgré son jeune âge, il est puissant. Trop puissant? Un elfe si jeune n'aurait pas du pouvoir maitriser de telles forces magiques. D'ailleurs, il n'avait pût. Et cela allait causer sa perte et celle de son amour.
Thendàlë a beau être très jeune, il n'en est pas pour autant naïf. Il a parfaitement jaugé la situation présente. Il sait qu'il ne la reverra jamais. Il sait qu'il sera bientôt détruit. Il sait même dire quand cela se produira et comment.

"Ce n'est pas une fatalité" pense-t-il alors.
"Rien n'est écrit. J'ai déclenché tout ça et je l'arrêterai."

L'elfe se lève alors de son rocher. Levant les yeux vers le ciel, il laisse un instant son esprit se mêler aux éléments naturels. Une sage de Darnassus ne dit-elle pas que c'est en se fondant à la nature que les elfes prennent toute leur essence? Il laisse alors tomber sa veste de cuir, offrant son corps puissant aux éléments qui se déchainent. La nature, comme pour lui montrer sa présence à ses cotés laisse éclater le tonnerre. Un éclaire puissant vient zébrer le ciel, illuminant un instant les lieux environnants. Les craquements des arbres, pliés par un vent puissant et le souffle des feuillages viennent se mêler à la pluie assourdissante. Aspirant l'air ambiant comme si il s'agissait de son dernier souffle, le druide se laisse envahir par la toute puissance de Kalimdor. Dans une dernière pensée pour son amour, il disparaît dans l'épaisse forêt....
A la vie.....

Loin de là, alors que Thendàlë reprenait sa chasse éperdue, une jeune prêtresse sort d'une petite maison d'un village lointain, sous les yeux inquiets des habitants:
_Alors? Comment va-t-elle?
Elle mit un instant à trouver ses mots. Un instant fugitif qui semblât durer une éternité à tout ceux qui étaient venu s'enquérir de son état....
A la mort.....

Qui n'a jamais vécu de si beau moments que l'on se dit qu'il ne pourra jamais rien nous arriver? Des moments fabuleux où tout vous sourit. Ces moments où tout semble être en communion avec soi, la nature, le temps, les gens qui vous entourent. Partout où vous tournez les yeux, il n’y a que félicité et allégresse, sourires et rires.
C'est indubitablement un de ces moments qu'est en train de vivre Thendàlë. A ses cotés, belle comme une des étoiles qui brillent là haut dans le ciel, drapée dans sa robe blanche étincelante, Silmäe ne peut retenir des larmes de joie. Gouttes de bonheur qui filent le long de ses joues. Dans un sourire partagé, les mains mêlées, les deux jeunes elfes sentent leur amour fusionner au moment ou la prêtresse les unis pour la vie sous un tonnerre d'applaudissement. Tout le monde maintenant veut venir féliciter les nouveaux mariés.
Emporté dans un tourbillonnement de bonheur et de chaleur, le couple se laisse aller à la fête et à la joie. Les feux scintillant répondent aux étoiles qui luisent au dessus d'eux. Se faisant discrète la garde de la reine Azshara veillait au bon déroulement de la soirée, et les quelques tensions qui commençaient à naitre entre eux et le peuple Kaldorei furent bien vite oubliées.
Attirant alors, son mari du jour à l'écart, Silmäe lui pris la main et la posa sur son ventre. "Ferme les yeux" lui souffle-t-elle à l'oreille. Thendàlë obéit. Cette sensation sous la main...

_Silmäe est-ce bien ce que je crois?
_Oui.
_Sillmäe il y en a deux.

A ce moment là Thendàlë sait que son bonheur ne finira jamais. L'immortalité est un don et il va passer l'éternité avec elle et ses deux enfants qui sont là dans son ventre. Bonheur immortel, bonheur éternel.
Empli de joie le couple retourne aux réjouissances.
Pourtant de ce ventre sortira le malheur, la tristesse et la mort. Ce ne sera ni bonheur ni éternité. Ce sera désastre et fatalité.

La lune se lève. Ils sont assis sous l'avancé du toit de la petite maison tandis que les deux petites filles marchent à quattre pattes dans l'herbe.Thendàlë est assis dans un fauteil dont le cannagé est creusé par les années. A sa droite Silmäe prend place. Devant la maisonnette, les ombres des arbres projetés sur le sol par la douce lumière de la lune se balencent.
_Nous sommes bien ici, n'est ce pas? demande t'elle d'une voix douce.
_Oui. Elles vont se salirent, répond- il en montrant les jumelles du doigt.
_Nous les changerons, voila tout, dit elle en riant.
Thendàlë hoche la tête. Les deux petites se retournent vers eux comme pour s'assurer qu'ils sont toujours là.
_COUCOU! fait-elle en découvrant brusquement son visage caché un instant plus tôt par ses joilies mains.
Dans un eclat de rire les fillettes roulent au sol. Se remettant à quatres pattes, elles repartent de plus belle en décrivant de grands cercles.

Instant fugace et des plus communs, dans une vie de famille, de ceux dont on se souvient les avoir vécu mais sans pouvoir les décrire lorsque on y repense quelques années plus tard. Pourtant, si ce moment est un des premiers de la charmante famille, ni l'un ni l'autre n'imagine qu'il est un des derniers.

Autour du puits de lune, les Kaldoreïs s’agitaient. Ce que faisait Thendàlë était merveilleux. Il concentrait les énergies entre ses mains avec une facilité déconcertante. Il ouvrit alors la main. Une boule bleue, pas plus grosse qu’un poing jaillit de sa paume. Un vent de soupirs passa dans la foule. Un peu plus loin, la reine Azshara, escortée de sa garde, admirait l’événement.

« Ce Malfurion se trompe. Avec un Kaldoreï tel que Thendàlë les énergies du puits seront facilement sous contrôle » pensa t’elle.

La boule se mit à léviter autour de l’elfe, lui effleurant le visage, remontant le long des joues. Elle glissa alors le long de sa nuque, illuminant Thendàlë d’un halo de lumière.
La foule poussa un long Aaaaah devant ce spectacle particulièrement réussi.
La boule d’énergie était maintenant suspendue en l’air. Plus grosse, parfaitement ronde, on ne pouvait garder les yeux dessus sans les plisser. Thendàlë, tendit les mains en sa direction et elle fit mouvement vers la foule.
Un profond silence se fit. Ils reculèrent. Tout a coup les regards se tournèrent. Un murmure de surprise inonda la foule. Thendàlë semblait être pris au dépourvu.

_Papa, Papa ! S’égosillaient les petites, en courant vers lui, les yeux pétillants, les bras battant l’air et s’étranglant de rire. Immédiatement les gens furent charmés par la scène touchante. Les rires furent alors coupés par un hurlement très haut, très clair. Quelqu’un s’enfuit en courant. Un autre le suivi, puis un autre. Bientôt tout le monde se dispersa dans la bousculade.

Voyant ses filles noyés dans la masse, Thendàlë cria de toutes ses forces : Arrêtez !

Trop tard. La foule s’était transformée en tornade. Ses filles disparurent dans la masse. Comme la plèbe se dispersait ; il vu ses filles à terres, immobiles, les yeux écarquillés frappées de stupeur. La boule d’énergie avait grandi de manière effroyable. Elle était maintenant suspendue dans le ciel, menaçante, lançant des étincelles comme une longue chevelure. Il faut la réduire.
Il tenta alors de reprendre le contrôle. Les flots d’énergies enveloppèrent ses mains. Ses pieds quittèrent le sol. Absorbant l’énergie de la boule, il la voyait commencer à réduire. Il ne put tenir plus longtemps. Un éclair blanc remplit silencieusement le monde. Et lui et ses filles furent baignés de ce feu sacré.


_Tu n’as pas fait ça !
_Si, répondit-il d’une voix calme. Je suis désolé.
_Je ne veux pas de tes désolé ! S’exclama-t-elle en le frappant furieusement au torse.
_Silmaë, elles vont bien. Elles dorment paisiblement.
Elle serra lentement les poings.
_Comment le sait tu ? Malfurion dit que ce puits est dangereux !
_Tu t’inquiète un peu trop dit Thendàlë. Mais je te le promets. J’arrête tout ça.
En effet il tint parole. Plus jamais il ne rejoua avec les énergies du puits, malgré les demandes renouvelées de la reine et de ceux que l’on appellerait bientôt les biens nés. Il suivi Malfurion et aurait du devenir un des premiers druides. Il n’en eu jamais le temps. Le mal était fait. Il avait ouvert la boîte de Pandore.

Silmaë s’éveilla d’un sursaut si brusque qu’elle manqua de peu tomber du fauteuil. Combien de temps avait elle dormi ? Elle leva les yeux vers le ciel. Les premières lumières de la lune commençaient à percer le ciel qui s’assombrissait doucement. La nuit enveloppait Kalimdor. Elle cru percevoir un son. Elle retint sa perspiration, tendit l’oreille… Un souffle… Un murmure… Non. Juste le silence.

_Thendàlë ? Appelât-elle a tout hasard. Elle se doutait qu’elle n’aurait pas de réponse. Il s’était absenté. Ses filles l’avaient accompagné. Elle était seule. Ses filles ?
_Sylënce ? Elle sentit alors sa présence. Entrant alors dans la maison, elle voulut à nouveau articuler son nom, mais sa voix s’étrangla. La présence amplifiait, prenait possession de l’endroit. Alors qu’elle avançait vers la pièce principale, ses jambes manquèrent de se dérober.
_Sylënce c’est t… ?
Un souffle froid la fit frissonner. Un instant plus tard elle avait l’impression que ses membres se changeaient en glace. Elle était frigorifiée. La température baissait. La silhouette face à elle développait une atmosphère glaciale.
Sylënce se précipita alors vers sa mère, une main derrière le dos, comme pour cacher des fleurs.
_J’ai une surprise pour toi maman !

Il entra brusquement dans la maison.
_Silmaë! Sylënce est avec… ? Toi… ?
L’air ambiant de la maison était malsain. Sylënce était revenu ici, il pouvait le sentir. Elle avait brusquement disparus, les laissant sa jumelle et lui inquiets. Alors qu’ils allaient tous les trois rejoindre la fête d’Elune, elle s’était soudainement évaporée. Elle n’est plus là ? Pensa t-il. Juste en avant de lui, sa deuxième fille était téthanisé. Il vit alors Silmaë étendu au fond de la pièce sombre. Adossée contre le mur, sa tête faisait un angle étrange. Il avança alors vers elle. Des éclaboussures de sang parsemaient le mur. Elle avait été lardée. Des filets rouges lui bariolaient le ventre, le sang coulait de sa trachée en un gargouillis infâme. Sa fille, paralysé par la vision de sa mère déchiquetée manqua s’étouffer. Puis elle cria. Un cri perçant qui roulaient à travers la pièce, se répercutant de murs en murs. Elle s’évanouit…
Et le silence revint.

Sa trace. Enfin. Après des jours de recherche.
Thendàlë pénètre dans la petite clairière. Elle l’attend. Sa fille, Sylënce. Immobile, elle, l’observe d’un regard perçant. Elle tient une lame effilée dans sa main.
Pourquoi ? Il se retient de poser la question. Il connaît la réponse. Il repense à la boule de magie qui les avale lui et ses filles quelques temps plut tôt. Si la seconde n’a pas été affecté, Sylënce, elle, n’était pas sortie indemne.
Il reprend alors ses esprits. Une aura sombre enveloppe sa fille. Il peut sentir cette haine qui émane de l’enfant. Une haine pure, motivé par aucune raison. Un sentiment absolu, né du néant et qui se développe par lui-même.
Elle a beau être une enfant, sa fille, il garde en tête ce dont elle est capable. Silmaë se battant pour rester en vie, loin très loin de là. Les cadavres retrouvés ici et là qui lui avaient permis de ne pas perdre la piste.
L’enfant se projette alors vers l’avant, sans un bruit et le frappe à la gorge. Thendàlë recula alors la tête avec une réaction foudroyante. La lame siffle et ne tranche que le vide. Changeant de direction et relevant la main, Sylënce attaque à nouveau. Un éclair argenté, étincelant sous les éclats de la pluie battante déchire l’air. L’elfe, a juste le réflexe d’opposer la paume de sa main pour protéger son cou. Un hurlement de douleur s’échappe du font de sa gorge. Un doigt tombe. Avec un sourire glacial elle secoue la lame. Une mince averse de gouttelettes rouges s’éparpille sur son visage.
Elle attaque, il esquive. Le père et la fille entrent dans une danse gracieuse, et stupéfiante. Le sol imbibé d’eau de pluie gicle sous chacun de leur pas.
Soudain elle s’arrête. Il recule en titubant, bascule en arrière. Il se rattrape avec sa main amputée, ce qui lui arrache un nouveau cri de douleur. Il regarde alors derrière lui. Sa deuxième fille les a suivi. Elle les a retrouvé. Il distingue alors le sourire de haine de Sylënce… Trop tard. La lame quitte la main de la tueuse. Il va voir sa fille mourir devant ses yeux.
Une fille silhouette se jette alors et jette la victime au sol. La lame manque sa cible… A la vie.

_Elunia ? Comment avez-vous ?
_Plus tard !

Se reprenant, il se relève et fais à nouveau face à sa fille. Elle n’est plus armée. C’est alors qu’il la voit se couvrir d’ombre. Une autre. Il y en a une autre. Une silhouette si sombre qu’elle engloutie la nuit. L’instant d’après, il est emporté par une vague d’ombre. Son corps retombe dans une marre de sang… A la mort

Ce n’est qu’une petite fille… Ce n’est qu’une petite fille…

La prêtresse se répète cette phrase dans sa tête. Devant elle, le cadavre, ou plutôt ce qui reste du corps de Thendàlë git misérablement. Une bouillie flasque, mélange de sang et de chair, qui se disperse sous l’action de la pluie battante.
La vague d’ombre lancé par Sylënce ne lui a laissé aucune chance.

Non. Ce n’est pas Sylënce. Cette silhouette, lui ressemble. Elle lui ressemble à s’y méprendre. Il y en a deux. Comme si l’enfant s’était dédoublé.

Mais Elunia n’a pas le temps de réfléchir plus longtemps. Il faut maintenant faire face. Elle a la charge de la petite fille a ses cotés. La sœur de Sylënce. Dyane.
Dyane justement. Ou est-elle ? Elle a disparu. Elle…..

NON ! Dyane revient !

Trop tard. La petite elfe s’avance vers Sylënce et cette silhouette de mort, les yeux pleins de larmes et de rage.

_Tu as tué maman ! Tu les as tués !
Face à elle, l’ombre, sourit.
_Oui. Et toi ma sœur, c’est ton tour.

Avant qu’Elunia ou Dyane ne puisse réagir, la silhouette s’enfonce dans le sol. Une tache noire se répand dans les herbes qui se mettent à fumer. Juste à coté de Dyane, un arbre immense, présent ici avant même l’arrivé des Kaldoreïs sur ce monde se noircit et meurt instantanément comme si il avait vieillis en une fraction de seconde. Des éclaires d’ombres surgissent alors du sol, repoussant la pluie vers le ciel, engloutissent Dyane qui disparaît à la vue d’Elunia.

La prêtresse reste pétrifiée devant cette vision de cauchemar… Elle n’a rien. Dyane n’a rien. La magie d’ombre n’a eu aucun effet. De la même manière que l’explosion de magie quelques temps auparavant l’a laissé totalement indemne, Dyane n’est pas affecté par l’attaque d’ombre.

Avec un cri de rage, la silhouette d’ombre regagne alors le corps de Sylënce qui se précipite vers sa sœur, une lame brillante à la main.

_Tu ne crains pas mes pouvoirs, voyons si tu résiste à cette lame !

Soudain Sylënce se fige. Elle lâche la lame et n’écoute plus que la voix de la prêtresse.
_Sylënce, écoute ma voix.
D’une voix calme et douce, Elunia, concentrée sur l’esprit de Sylënce apaise l’enfant.
_Maintenant dors.

_C’est trop dangereux, Elunia. Si son esprit vous échappe, personne ne sera en mesure de lui résister.
_Nous n’avons pas le choix. Même si nous le voulions, nous ne pourrions la tuer.

Une voix timide prend la parole.

_Ce n’est qu’une enfant. Qu’est-ce qui nous en empêche ? Notre monde vient d’être fracturé. Nos morts se comptent par milliers. Nous ne pouvons pas prendre un tel risque. Elle pourrait bien finir ce que la Légion Ardente a failli réussir.

Elunia reprend aussitôt la parole.
_Je le répète, c’est impossible. Tant que le mal qui l’habite reste en elle, son corps ne peut être détruit. Ses blessures se referment instantanément.
_Alors faisons-le sortir et profitons-en pour la détruire.
_Vous pensez être assez rapide pour ça ?

Une voix atone et blanche, autoritaire mais sans volume, supplante alors les autres.
_ Demandons à Malfurion de l’enfermer avec Illidan; elle sera neutralisée.

Instantanément, des murmures se forment au sein de l’assemblé à cette proposition. Une ombre gainée de cuir se fraye un chemin dans l’assistance. Tous reculent à son passage; des commentaires fusent à mi-voix de la foule en émoi.

- ... immonde...
- ... pire que Sargeras...
- ... ce n’est pas un démon... juste une enfant !
- ... c'est donc elle?
- ... la Malédiction du Mont Hyjal !...

Un des membres présent s'apprête à protester de tout son courage; la nouvelle venue s'arrête à sa hauteur, le toise, le plombe du regard.

_Oui?

Il recule en bégayant.

_ N... non..., rien !
_Bien. Je vais la chercher. Je l’emmène avec moi.

La silouhette fend la foule qui s'ouvre sur son passage. Une elfe maudite. Une elfe maudite qui emmène une enfant de la mort.

Elunia rattrape l’intruse un peu plus loin.
_Merci. Je vous aiderai. A nous deux, nous y arriveront.

Sans même la regarder, la femme aux longs cheveux de cendre sort une pomme qu’elle lance une fois en l'air avant de la croquer à pleines dents.

_ Je... La prêtresse s'interrompt, puis reprend, entre appréhension et espoir.
_ Comment vous appelez-vous?

Un regard dur et incolore lui répond par le silence, seulement ponctué du bruit mat de la mastication; Elunia s'empresse de reformuler :

_Comment dois-je vous appeler ?
_Appelez-moi Ombraël.