Marchant péniblement le long de l’allée, Sylënce constate les dégâts. Hyann et les siens repoussés, il ne reste plus qu’à rebâtir les habitations fumantes et dévastés.
Mais si une simple maison peut facilement être remise sur pied, quand est-il des morts ? Un vieux couple pleure sur le corps de leur enfant calciné par les ombres et les flammes. Un peu plus loin, un cadavre, transpercé par les lames d’Onî, s’enfonce lentement dans l’abyme du lac.
D’un coup de pied rageur, Hallali fais voler un totem encore fumant :
_Même les chamans sont devenus fous !
Une jeune prêtresse dispense du mieux qu’elle peut des soins apaisants aux survivants.
Les yeux fermés, Sylënce ne fais plus attention aux événements. Elle n’a pas un regard pour Idodesbois, ce valeureux paladin, qui bien que totalement étranger à cette région, a mis courageusement son épée à contribution. Elle ne s’arrête même pas devant Slaiis, sa jeune apprentie qui vient pourtant la voir.
Sylënce n’est plus là. Son esprit se retourne sur lui-même. Une introspection ? Des souvenirs ? Son propre passé ?
Du sang et une grande lumière. Puis les ombres, le froid et la pluie. Est-ce le présent ? Et cette odeur de mort, insoutenable, est-ce le passé ?
Une sensation jusque là inconnu. Inconnu ? Vraiment ? Ou simplement oubliée ? L’envie de détruire et de tuer. Cette impression de puissance, cette envie de meurtre. La haine.
_SYLENCE NON !
La voix la fait revenir à la réalité. Face à elle, le jeune tauren, les yeux révulsés de terreur est figé au milieu de la route.
Ouvrant les yeux, l’elfe arrête son geste. Une touffe de fourrure tombe doucement vers le sol, l’entaille dans la gorge n’est que superficielle. Levant les yeux vers lui :
_Fuis.
N’en demandant pas temps, le tauren reprend ses esprits et fonce vers bois brisé. Les jambes coupés par la peur, il lui faudra s’y reprendre à deux fois pour enfourcher la Wyverne qui l’emmène au loin.
Seul dans Orneval, Sylënce déambule dans la forêt.
Au temple, à Darnassus, une prêtresse sent la situation lui echapper.
_Alors.
_Le mal remonte à la surface. A chaque bataille, je le sent de plus en plus présent en elle.
_Vous pensez pouvoir la tenir ?
_Je ne sais pas. Elle n’est plus une petite fille. Elle commence à se remplir de haine et d’ombres. J’ai pu l’arreter et ce tauren a eu de la chance. Je ne sais pas si je pourrais y parvenir si ca continue.
_Et que comptez vous faire ?
Sans répondre, la prêtresse se tourne alors vers un messager qui passait par la.
_Jeune homme.
L’elfe s’inclinant devant la prêtresse ?
_Oui madame.
_Faite venir Dyane.