En des temps immémoriaux
Le demi dieu Cenarius, souverain de la Nature et gardien de la terre parcourait son royaume a l'abris des hommes.
La paix avait eté restaurée mais restait plus que fragile et dans l'ombre se tramaient de terribles choses...
Cenarius avait pour compagne une nymphe du nom d'Astreya, elle veillait sur les luxuriantes forets durant la nuit, sous l'egide de la Lune dont elle tirait sa robe, sa forme la plus courante etait celle d'une biche a la parure argent comme la grande Elune, sa robe eclairait et baignait la nuit de sa lumière, elle était l'aspect nocturne de Cenarius.
Elle vivait dans l'ombre du monde, fuyant les humains et les races mortelles, à juste titre puisqu'on dit que la Lune montre les vrais visages et cela etait vrai pour Astreya; elle voyait la nature de toute chose, ressentait ce qui etait caché aux yeux de tous...
Mais le royaume des hommes s'affirmait de plus en plus chaque jour, ils gagnaient du terrain et de l'arrogance, coupant les arbres et tuant le gibier pour bâtir leurs effroyables cités, les esprits de la nature reculaient de plus en plus, leurs sanctuaires etant devastés, brulés, souillés... ils se regroupèrent dans les forets sacrés de leurs souverains.
Astreya pris alors une terrible decision, parler à leur chef pour qu'ils cessent ces actes barbares, elle chercha en vain le "dieu" des hommes mais ne le trouva guere, elle compris vite qu'il n'etait qu'une utopie...elle alla alors trouver leur Roi.
Telle une brume elle s'infiltra dans le palais jusqu'a la chambre du souverain à la nuit tombée.
Elle s'assura que personne n'avait remarqué sa présence et s'avanca vers le lit du souverain.
_Debout majesté levez vous....
Le roi se reveilla abasourdit et incredule devant une biche a la fourrure d'argent au pied de son lit
Astreya reprit
_Levez vous majesté nous avons a vous parler
le Roi se frotta les yeux et se mit a rire...
*Qui es tu pour oser me reveiller a cette heure?Un gnome,un nain? allez sort de ce costume*
Astreya_Nous sommes Astreya majesté, souverraine des bosquets et gardienne de la Nature nocturne et nous venons à vous pour une chose très importante...
Le Roi hurla_Il suffit ! Toi une Reine ???!!!! Mais regarde toi pauvre folle retire ce deguisement ridicule et montre toi ou tu seras pendue haut et court, c'est ton roi qui te l'ordonne!!!!
Puis il l'attrapa violemment et voulu la battre avec les poings.
Alors la biche innocente se changea en une gigantesque Brume sombre faisant plus de 2 fois la taille du souverain, elle portait des griffes aiguisées et des yeux d'argents, on entendait dehors le tonnerre dechirer le ciel et le roi tomba au sol de stupeur, de peur il begayait des choses incompréhensibles.
Astreya, d'une voie grave et emplie d'echos_A present silence !!! Te voila à ta place vermine, toi et les tiens n'êtes rien et vous vous permettez de detruire notre royaume ? C'est toi le pauvre fou et tu vas payer le prix de ton insolence !!!
Elle le projetta violement contre le mur, la tempete faisait rage a l'exterieur. Et elle reprit :
Il n'y a donc que cela que tu comprennes ????!!!!!
Tu es un poison pour la Terre alors, à ton tour, souffre !!!!
A cet instant une vapeur verdâtre coula d'Astreya et sortit par les fenêtres, sous les portes, jusqu'à se repandre sur la ville endormie.
_ Vois, la peste soit des tiens !!! Ils ne se réveilleront pas à moins que tu ne cesses de détruire notre royaume, renonce ou ils mourront tous !!!
Tu as jusqu'a la prochaine lune pour quitter nos terres et ne jamais y revenir, tu as souillé la Terre, tuant ses enfants, connais cette douleur !!!
Des treants surgirent de nul part avec dans leurs branches le jeune héritier, le fils du roi hurlant de peur.
Astreya_ Il est a nous maintenant, et n'oublie pas : 1 Lune ou ils mourront tous.
Elle disparut comme évaporée.
Le roi en larmes appela a l'aide mais personne ne repondit, le chateau etait lui aussi plongé dans cet etrange sommeil.
Il avait appris que la Nature sauvage etait moins ridicule et innocente que ce qu'il pensait, il pleurait...
Dès le lendemain, il fit rapeler tous ses hommes qui étaient encore dans la forêt.
Le surlendemain la ville s'éveilla de sa torpeur ; certains étaient morts... et toujours pas de traces du jeune héritier, le Roi ordonna à tous d'abandonner la ville et de reprendre le bateau pour aller se réfugier de l'autre coté de la grande mer.
Il leur raconta ce qui c'était passé mais il passa pour fou auprès de son peuple, il marmonnait des choses insensées...
A ce même moment Grom Hurlenfert et ses troupes s'avancaient hors de leur camp bien au loin pour réaliser leur sombre dessein...
Astreya elle, etait rentrée dans son royaume qui avait semblé retrouver un peu de calme, elle veillait sur l'enfant, espérant qu'il ne serait pas comme les autres et serait au contraire un trait d'union entre la Nature et les hommes,elle l'allaita et le prit comme son propre fils à présent que sa colère etait apaisée.
Cenarius voyait cela d'un regard prudent et tâcha de ne pas trop s'attacher a l'enfant.
Un soir, alors que la Lune etait pleine et la forêt calme, Cenarius semblait preocuppé, et Astreya etait trop portée sur l'enfant pour ressentir le danger qui rôdait...
Cenarius sentit de lourds pas au loin, des orcs... un grand nombre.
Il se devait d'aller au dela de la menace pour voir de quoi il s'agissait et organiser ou non les defenses ainsi qu'en aviser les autres demi-dieux.
Dans un moment de clairvoyance il s'approcha d'Astreya et l'etreint d'amour, comme pour la derniere fois, comme s'il savait qu'il ne la reverrait pas...
Puis il partit, des larmes perlaient dans ses yeux...
Alors qu'il etait deja loin, Astreya, elle ressentit une vive douleur en son ventre, elle sentait en elle une vie grandire a une vitesse impressionnante, elle deposa l'enfant humain dans son berceau et s'allongea a coté de lui, son ventre était déjà rond comme la Lune...
Elle entendit des pas qui s'approchaient rapidement, des torches et un visage famlier, oui c'est lui, il est ici, le roi à qui , il y avait moins d'un mois, elle avait rendu visite... Que fait il ici ? Il crie le nom de son fils, il le cherche ; mais il ne l'aura pas, il ne le corrompra pas...
Alors malgré la douleur elle se leva et prit la forme de biche, elle décida d'eloigner le groupe d'humains de l'enfant.
Sa robe argent étincelait et était visible de loin, le roi la vit et la reconnut, il laissa alors échapper un cri monstrueux et ordonna à ses hommes de la tuer...
Elle courrut plus vite que le vent dans l'espoir de les semer mais sa robe la trahissai : il ne pouvait la perdre de vue.
Elle ne pensait qu'à une chose, les eloigner de l'enfant. Elle courrut donc dans la direction opposée avec à ses trousses le roi fou et ses hommes...
Elle arriva à la lisiere de la forêt et devant elle se dressait le vide, puis la mer, une falaise immense, les flèches la frôlaient déjà, la poussant à sauter dans le vide...
A cet instant, Cenarius leva les yeux vers la Lune, comme s'il sentait la chute interminable de sa bien-aimée, puis la hâche de Grom Hurlenfer le frappa dans le dos....
Cenarius tomba lourdement sur le sol et mourrut rapidement avec un seul mot aux lèvres : Astreya !
Astreya etait morte elle aussi, son corps jonchait la plage, la mer arrivant jusqu'à ses sabots d'argent, la douleur et l'amour lui avait, cette nuit, empeché de voir ce qui se passait vraiment...
Le roi n'etait pas venu chercher son fils, il le croyait mort depuis la nuit tragique ou Astreya lui avait rendu visite au palais, il était venu pour se venger et il reussit...
Lui et ses hommes mirent 1 heure environ pour descendre la falaise et trouver la depouille de la souveraine qui lui avait tout pris, il n'avait donc rien compris et s'empressa de dépecer Astreya, il voulait sa toison d'argent comme trophée, le cadavre encore chaud et fumant à présent nu fut ramené au palais et devoré par le roi et sa cour...
Ils mourrurent tous, empoisonné par l'amour d'une mere, par la colère de la Terre Mère.
On ne retrouva jamais le jeune héritier dans la forêt, il fut sûrement la proie des loups, comme une vengeance a leur tour...
Mais ce que le roi n'avait pas remarqué avant sa mort était que la biche au ventre rond qu'il avait chassée, n'etait pas pleine lorsqu'il la depeça...
Avant qu'ils ne parviennent au cadavre d'Astreya, de la mer surgit Ysera, pline de lumiere et de peine d'avoir perdu ceux qu'elle aimait comme ses enfants, ses mains bienveillantes extirpèrent une enfant du corps encore chaud d'Astreya et elle l'emporta avec elle avant que les hommes n'arrivent prenant soin de bénir la dépouille et d'y verser une larme... la même qui coutera la vie au roi et aux siens...
La jeune enfant grandit dans les forêts luxuriantes, ignorante de tout ce qui ce trouvait au delà de la lisière, Ysera veilla sur elle, elle avait l'apparence d'une elfe de la nuit, peut etre là un hommage à son père qui les aimait tant... Ses yeux etaient semblables a ceux d'Astreya, les arbres lui apprirent la sagesse et la rigueur, les animaux la force, les plantes lui offrirent leurs secrets, elle grandit dans l'amour des siens, mais sans mère ni père car Ysera, bien qu'elle ne lui eût jamais rien dit, ne se montra jamais a la jeune enfant telle qu'elle etait pour eviter peut-être qu'elle ne se souvienne de sa naissance tragique...
Elle grandit ainsi dans l'insouciance et l'amour pendant des siècles.
Jusqu'à une nuit où l'enfant qui était devenu une jeune fille se réveilla brusquement, elle entendit un bruissement près d'elle et s'assura que tout était normal...
Tous dormaient, elle retourna alors se coucher au creux de l'arbre, quand soudain le bruissement se fit entendre juste derrière elle. Elle se retourna alors et aperçut une biche, elle voulut la carresser mais la biche s'eloigna. Intriguée, elle decida de la suivre...
Elle la suivit durant 3 jours et 3 nuits, puis la biche disparut au pied d'un arbre gigantesque...
Elle découvrit une brêche énorme, comme une entrée. Alors elle avanca, elle s'enfonça profondèment sous l'arbre, au creux de ses racines, jusqu'à ne plus savoir où elle était, mais elle voulait savoir. Sa Nature curieuse et têtue l'amenait à ne pas rebrousser chemin, elle arriva alors dans une grande salle, mais pas de biche, ou était-elle ? Il n'y avait pourtant aucun autre chemin....
Il y avait juste un piédestal au centre de la salle circulaire, où reposait une grande vasque remplie d'eau étincelante alors qu'il n'y avait aucune lumière, c'est au contraire cette eau qui semblait éclairer la pièce...
Elle s'avança alors, intriguée...
Elle porta la main pour l'y tremper quand soudain, une voie sortie de nulle part :
_Non !
la jeune femme_ hein ? qui est ce ? montrez-vous?
Une très jeune fille apparut alors face à elle, une jeune fille filant la laine...
La jeune femme_...Bonjour...Nous sommes perdue, nous suivions une biche dans la forêt et... vous qui êtes-vous ? quel est cet endroit ?
A ce moment surgit une femme en âge d'etre mère qui déroule la laine du rouet juste derrière elle.
La jeune femm commence à prendre peur et s'apprête à s'enfuir, quand soudain une troisième femme, dont le visage est griffé par le poids des ans surgit face à l'entrée, elle tient une paire de ciseaux pour couper le fil...
La jeune femme est paniquée : elle trébuche au milieu de la pièce et se dissimule dans l'ombre comme elle l'avait appris de la forêt...
Les trois femmes parlèrent à l'unisson de trois voix pourtant bien différentes.
_N'ayez crainte Altesse, vous êtes en lieux surs, nous vous attendions...
La jeune femme_Altesse ? mais qui êtes-vous à la fin ? Et où sommes-nous ?
Les 3 femmes_ Nous sommes les Moires, Altesse, les gardiennes du destin et vous êtes ici car il est temps pour vous d'affronter le vôtre...
La jeune femme_Les Moires... ? et pourquoi nous appelez-vous Altesse?
Les 3 femmes_ ...Car vous l'êtes Altesse, entendez vous : vous-même employez le "nous", seules les Altesses parlent ainsi.
Là, la très jeune fille filant la laine se leva et s'approcha de la jeune femme au centre de la pièce, et lui piqua le doigt avec l'aiguille du rouet. A cet instant la jeune femme revit ses parents, sa naissance, leurs morts... Le sang... Elle put même en sentir le goût dans sa bouche, les larmes jaillirent. Elle perdit sa respiration : le choc est immense ; elle git là, au cente de la salle, agonisante des douleurs passées...
La tres jeune fille qui file la laine_ Voilà d'où vous venez, Altesse, et qui vous êtes...
La femme qui déroule le fils s'avance alors à son tour et prend la jeune femme dans ses bras, l'aide a retrouver son calme et sa respiration
La jeune femme se débat et hurle...
La vieille femme s'avance alors, les ciseaux en avant et à cet instant
une voie terrible_ NON!!!
Les murs en tremblent.
Alors les moires disparaissent.
Une ombre massive se dessine fasse a la jeune fille terrifiée, elle ne distingue que 2 immenses cornes, des bois peut etre comme ceux des cerfs mais point de commune mesure
Paradoxalement la jeune femme retrouve alors ses esprits, comme apaisée par cette presence, au premier abord terrifiante.
L'Ombre_ lève toi Savyna, laisse moi te regarder
La jeune femme_ Savyna ? qui est-ce ?
L'ombre_Toi... Ma fille, tu as bien grandi... Tu es si belle, tu as les mêmes yeux que ta mère...
La jeune femme_Père... C'est vous ?
Elle va pour s'approcher de lui
L'ombre_NON ! N'avance pas... Reste près de la lumière que je te vois...
tu sais tout à présent, tu as toutes les réponses à tes questions, les moires ne mentent pas, elle représentent ta vie mon enfant, la naissance la vie et la mort, voila pourquoi je n'ai pas laissé la vieillarde t'approcher... Tu as tant à faire mon enfant, le paradis dans lequel tu as grandi ne sera bientot plus, un mal sans précédent approche et il va te falloir combattre. Les peuples d'Azeroth ont deja pris les armes : ta place est parmis eux ! Il me fallait te prevenir, mêle toi à eux mais reste prudente, ils auront besoin de toi et toi besoin d'eux, soit digne et forte car ta vie change à present
la jeune femme_ Où ça ? Où allons-nous aller, avec qui ?
L'ombre_ Tu découvriras le reste par toi même, je serais toujours près de toi ma fille... Ma Princesse...
L'ombre disparut alors. Savyna resta là, blâfarde comme perdue par tout ce qu'elle venait de voir, d'entendre et de ressentir, elle resta prostrée ainsi pendant de longues heures puis elle entendit du bruit juste au-dessus d'elle... Elle prit la sortie et se retrouva aussitot dehors alors qu'elle avait mis plusieurs heures pour descendre. Il faisait jour, ce n'était pas la forêt, il y avait partout des êtres qui lui ressemblaient... Des maisons, des arbres, au loin un temple...
Savyna demanda timidement à un passant_ où sommes-nous ?
Le passant_ Et bien vous sortez d'où, vous ? A Darnassus evidemment : quelle autre cité peut être aussi belle.... Pffff !
Il s'eloigna en pestant...
Savyna_ Alors c'est bien vrai...
Elle s'éloigna de la foule, jusque dans le temple étrangement vide, elle put s'y recueillir sur tout ce qui venait de se passer, prier les siens, et clarifier ses pensées, puis elle se baigna dans l'eau au pied de la Statut d'Elune avant de revêtir sa robe et de sortir affronter le monde, affronter son destin...
Sujet: Savyna : Racines empourprées de sang seché... 
Dim 21 Jan - 9:25
