La lune se lève. Ils sont assis sous l'avancé du toit de la petite maison tandis que les deux petites filles marchent à quattre pattes dans l'herbe.Thendàlë est assis dans un fauteil dont le cannagé est creusé par les années. A sa droite Silmäe prend place. Devant la maisonnette, les ombres des arbres projetés sur le sol par la douce lumière de la lune se balencent.
_Nous sommes bien ici, n'est ce pas? demande t'elle d'une voix douce.
_Oui. Elles vont se salirent, répond- il en montrant les jumelles du doigt.
_Nou les changerons, voila tout, dit elle en riant.
Thendhàlë hoche la tête. Les deux petites se retournent vers eux comme pour s'assurer qu'ils sont toujours là.
_COUCOU! fait-elle en découvrant brusquement son visage caché un instant plus tôt par ses joilies mains.
Dans un eclat de rire les fillettes roulent au sol. Se remettant à quatres pattes, elles repartent de plus belle en décrivant de grands cercles.
Instant fugace et des plus communs, dans une vie de famille, de ceux dont on se souvient les avoir vécu mais sans pouvoir les décrire lorsque on y repense quelques années plus tard. Pourtant, si ce moment est un des premiers de la charmante famille, ni l'un ni l'autre n'imagine qu'il est un des dernier.