[RP] Sylënce : Renaissance

Une nuit claire avait enveloppé le berceau de l’hiver. La lune tout là haut faisait scintiller la neige de mille reflets qui se confondaient avec les étoiles du ciel. La fine silhouette s’avanca sans bruit vers le tauren immobile. Celui-ci ne la vit pas arriver et émit un grognement lorsque elle apparut à ses coté.

_Salut toi.
La fière créature lui répondd dans une langue qu’elle ne comprenait pas. _Kazum osh’kava lok’tar.
La silhouette blanche esquissa un sourire. De l’orc. Le dernier tauren qu’elle avait vu ne parlait pas cette langue. Elle ne comprenait ni l’une ni l’autre, mais elle savait distinguer les deux langues.
_Je ne comprend pas.
_Nogu mog il ro’th.
_Tu as l’air inquiet. Es-tu seul ici ?
_Ha gi muag throm’ka il dogg.
_Qu’est ce que tu chasses en ces lieux?
_Mu ogar mog tar ka il throm’ka il maka nogu to’osh.
Se laissant bercer par la lourde voix du guerrier tauren, l’elfe ferma les yeux. Sa voix était posée mais sonnait tristement.
_Dire qu’il y a encore peu de temps je t’aurais tué sans état d’âme.
_Golar nogu zuggossh gezzno kagg ka throm thok.
_ Ca aurait été du gâchis tu ne crois pas?

Pendant un instant, elle se posa la question. Pourquoi ? Pourquoi aurait elle tué ce guerrier. La horde, les ennemis… Bien que cela lui semblait familier, elle n’arrivait pas à se remettre en situation dans ce conflit. Des images d’hommes, elfes et Tauren combattant un même ennemi lui revenait. C’était moi. Pourquoi ?
Un grognement sourd la coupe dans ses pensées.
_Golar uruk kek.
L’elfe se placa alors face au Tauren. Il était si grand. Elle regarda ses mains, ses bras puissants. Son lourd pelage constellé de flocons de neiges.
_Te tuer tu parles. Tu m’aplatirais comme une mouche.
Elle dévisageait le tauren qui semblait crispé.
_Qu’est ce qui t’inquiète ainsi ? Tu n’as rien à craindre de moi.
Elle vit que son regard restait fixé sur ses dagues à sa ceinture.
_Oh ça reprit elle en souriant ? Tu sais même si je le voulais je serais incapable de t’affronter. J’ai du mal à marcher et j’arrive à peine à les soulever.
Le tauren esquissa d’étranges gestes.
_D’accord je les range. Un accident est si vite arrivé, dit elle en prenant doucement les dagues et les laissant tomber dans la neige.
Le tauren la regarda différemment et elle sentit qu’il se détendait.
_Golar Nogu gezzno regas. Disant cela il marcha en direction d’un yeti qui passait par là. Il empoigna sa lourde hache et fonça vers la créature des neiges.
_Adieu l’ami. Je n’ai pas compris un mot de ce que tu m’as dit mais ça m’a fais du bien de te voir. J'ai l'impression de revivre.

A cet instant, elle senti ses jambes fléchir. Un souffle chaud se fit sentir et elle tendit la main pour se retenir sur son tigre.
_Tu arrives juste toi. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.
Péniblement elle remonta sur sa monture après avoir ramassé ses couteaux.
_Allez mon vieux. On va te chercher à manger.
Bientôt la neige recouvra les traces du puissant animal qui emmenait sa maitresse, et la nature redevint propriétaire des lieux.