Les retrouvailles

Cela se passait un soir de pleine lune: encore une offensive de la horde sur Astranaar...

J'étais là avec toute la Kaldori Theran.

Un mélange d'Orcs, de Trolls, de Taurens, de Morts vivants et de Sin'Dorei déferlaient dans la ville tuant tout sur son passage.

Dame Rivelune nous donnait des ordres dans toute cette agitation.

Nous défendîmes pendant des heures cette marée d'hordeux. Nos armes étaient usées, nos boucliers brisés, nos armures commençaient à dépérir, mais nous tînmes bon... J'étais couvert de sang de mes ennemis: la plupart d'entre eux étaient inexpérimentés en matière de combats, mais leur nombre accroissait de secondes en secondes.

Non loin de moi, je vis les chasseresses de la Kaldori, elles étaient en train de se battre elles aussi. Elentàrì étant aux prises avec trois Orcs, Kailash soutenait celle-ci en tirant des flèches mortelles. Silmarils tapait frénétiquement tout hordeux qui se rapprochait trop près d'elle avec ses deux armes. Aphrodie et Dyane venaient de tuer un voleur qui avait eu le malheur de se frotter à elles... Choue tirait des flèches partout sur les rangs des hordeux.

Les prêtresses avaient beaucoup de talents: leurs prières nous étaient très utiles, sans elles, je serais mort plusieur fois. Dame Rivelune lançait des sortilèges d'ombres qu'elle seule connaissait. Ëlonwë et Héléanor se battaient ensemble. Ventdumatin et Dame Elunia soignaient un maximum de personnes en adressant des prières à Elune.

Les voleuses attaquaient les points stratégiques de manière à ce que les soins ennemis ne puissent plus être exploitables pour la horde. Je vis Ombraël et Sÿlence se battre côte à côte pulvérisant tous les lanceurs de sorts.

Elensul, Finwé, Darkendrow et Rêvelune nous apportaient la force de Cénarius en se transformant en toutes sortes d'animaux et aussi en lançant des sorts dévastateurs de la nature.

Je combattais au côté de mon shan'do Macho et de Namaë. Je n'avais jamais vu un guerrier aussi puissant que Macho: il tuait chaque hordeux qui se tenait devant lui avec une habilité hors du commun.

Après de nombreux efforts, nous réussîmes enfin à repousser la horde. Dame Rivelune nous avait rassemblé dans l'auberge pour nous féliciter tous de cette défense exemplaire. Elle nous avait aussi demandé d'aller nous reposer mais pour moi la nuit était loin d'être finie. Tout le monde retourna dans son foyer pour s'y reposer. Je restai là pensif...

Tu vas bien Islandiz? ,dit Dame Rivelune s'approchant de moi.

Sortant de mes pensées, je répondis: oui, bien un peu fatigué par cette attaque.

Comme tout le monde, dit-elle.

Vas te reposer cela te fera le plus grand bien, enchaîna-t-elle.

Je vais plutôt faire une balade dans nos magnifiques forêts, dis-je.

Veux-tu que je t'accompagne Islandiz?, demanda gentiment la Dame.

Non merci mais c'est gentil à vous, dis-je poliment.

Je m'en allai seul dans les forêts. Je pensais à mon père et mon frère qui étaient morts en défendant cette ville. Instinctivement, je me dirigeai vers l'endroit où je m'entraînais avec mon frère... Arrivé là-bas, je m'appuyai contre un arbre et m'assoupis un moment... À mon réveil, il faisait encore nuit, je me levai et soudain des racines jaillirent du sol pour m'immobiliser. Je dégageai mon bras de l'emprise de ces racines pour prendre une hache de jet qui se trouvait attachée sur ma ceinture. Je la lançai de toutes mes forces derrière moi. L'étreinte se desserra, je tournai la tête et je fus pétrifié non pas par ma hache qui était logée dans l'arbre à deux centimètre du crâne du druide mais par la silhouette qui se trouvait dans l'ombre.

*Cette silhouette*

Tu es devenu puissant Islandiz, dit la silhouette dans l'ombre en Darnassien.

*Cette voix*

La silhouette s'avança d'un pas pour se dégager de l'ombre. La lune éclaira son visage.

*Ce visage*

J'étais incapable de comprendre ce qui se passait: la fatigue me faisait sûrement délirer.

*Ces cheveux verts*

Tu ne me reconnais pas?, dit le druide aux cheveux verts.

Incapable de prononcer un mot, je parvins tout de même à articuler:

Sìlk....,dis-je d'une voix étouffée.

Mais tu es mort Sìlk, je t'ai vu mourir, continuais-je.

Souviens-toi mon frère. Souviens-toi du moment où tu es rentré dans l'auberge. Souviens-toi de la prêtresse qui était à côté de moi, dit mon frère.
Je revivais ce moment: je courus dans l'auberge, je vis Sìlk couché, la prêtresse à côté de lui. Encore une fois je fus pétrifié: le visage de la prêtresse n'était qu'autre que celui de Dame Rivelune, je ne m'en étais jamais rendu compte.

Dame Rivelune t'a sauvé, dis-je alors.

Oui en effet, répondit-il.

Mais pourquoi me cacher cela ?!, m'exclamais-je.

J'ai perdu tout contact avec la nature et j'étais donc faible. Voilà pourquoi je ne me suis pas montré avant. Je ne voulais pas que tu me voies faible. J'ai aussi demandé à la prêtresse de garder le secret, dit-il.

Tu m'a toujours détesté alors pourquoi es-tu ici?, dis-je retenant mes larmes.

Voilà ma plus grosse erreur: je ne voulais pas décevoir notre père car seul lui pouvait m'enseigner la voix de Malfurion et ainsi j'ai toujours été de son avis même si cela me faisait souffrir énormément. Je t'ai toujours admiré Islandiz, tu as un courage que je ne connaîtrai jamais et je regrette ce qui s’est passé entre nous. Je suis donc là pour voir si tu as envie de tisser des liens avec ton frère, répondit Sìlk avec une larme au coin de l'oeil.

J'étais sous le choc, mais il était sincère...

Bien sûr que je le veux, criais-je soudain en lui sautant dans les bras.

Merci, me chuchota-t il resserrant ses bras autour de moi.

C'est ainsi que je finis ma ballade en compagnie de mon frère...