L'histoire d'Islandiz

Ishnu'alah,

Je viens ici pour vous conter mon histoire.

Cela ce passait en Orneval, non loin d'Astranaar...

Je pris, dans ma main, mon épée de bois et je fonçai droit vers mon frère. D'une simple demande à la nature, Sìlk, mon frère, fit tournoyer une multitude de feuilles coupantes dans mes jambes, je tombai...

Tu es trop prévisible Islandiz, ricana-t-il.

Mais déterminé!, lançai-je.

Je me relevai, les blessures étaient superficielles mais se faisaient sentir tout de même. Je chargeai, je le tapai deux fois dans les côtes avec mon épée. Sìlk se reprit bien vite: des racines m'immobilisèrent les jambes ainsi que les bras, il passa derrière moi et me frappa brutalement le crâne avec son bâton. Je sentis mon sang couler le long de mon visage, il se prépara à me donner un autre coups...

Cela suffit pour aujourd'hui! Nous reprendrons l'entrainement demain, intervint Felturion.

Oui père, répondit Sìlk sans pour autant déserrer les racines qui m'immobilisaient.

Islandiz, tu es faible. A ton age ton frère était au moins deux fois plus fort que toi..., dit mon père.

J'acquiesçai sans dire un mot...

Ils me détestaient car lors de ma naissance, je pris la vie de ma mère. Mon père perdit sa femme, mon frère perdit sa mère et moi je perdis leur amour.

Nous allions rentrer à la maison quand un cri bestial à vous glacer le sang nous parvint aux oreilles suivi d'une dizaine d'autres semblables.

Aussitôt, mon père fit surgir des racines pour, encore un fois, m'immobiliser.

Viens Sìlk, dit il.

Ils partirent sans même jeter un regard dans ma direction. Une rage infinie s'insinua en moi comme je n'en avais jamais ressenti auparavant. Ils me laissaient ici, à la merci de ces monstres qui arriveraient d'un moment à l'autre. Je me débattis mais ces liens à la fois magiques et naturels se rétractèrent sur eux-même: une douleur horrible déferla dans tout mon corps. J'étais là immobile, impuissant face aux cris qui se rapprochaient de plus en plus...Je perdis connaissance.
A mon réveil, les racines étaient toujours présentes mais l'effet s'estompa. J'eus assez de force pour m'en extraire. De suite, je courus vers Astranaar où mon père et mon frère s'étaient dirigés. Après quelques minutes de course, j'aperçu Astranaar. Je m'arrêtai sous le coup de l'émotion: toute la ville était en feu. Je courus de plus belle. Sur la route, je vis des cadavres d'Orcs ainsi que de Kaldorëi mais je sentais que ceux que je cherchais n'étaient pas ici, sur cette route. Je courus encore. Arrivé à Astranaar, je vis le carnage qui s'y était passé...

La peur... Je ne vois ni mon frère ni mon père debout parmis les survivants...

Devant l'auberge, couché, le corps de mon père gisait entouré par deux prêtresses. J'arrivai à coté de mon père.

Il est mort, dit inutilement une des deux prétresses: je m'en doutais depuis que les racines s'étaient désserrées mais je ne voulais pas l'accepter. Je me sentais perdu même s'il ne m'aimait pas, il était mon père... Une larme coula le long de ma joue.

Et...mon frère?, dis-je.

Je ne sais pas mais les blessés sont dans l'auberge, répondit l'autre prêtresse.

Nous allons nous occuper de votre père. Va chercher ton frère, enchaîna-t- elle.

Merci à vous prêtresse, répondis-je en retenant mes larmes.

Je rentrai dans l'auberge. Là, je vis mon frère installé sur le sol avec une prêtresse, agenouillée à côté de lui, priant Elune pour essayer de soigner ses blessures déjà mortelles. Sìlk me vit et dit dans ses ultimes paroles:
"Tu ne devrais pas être ici Islandiz, je détournai le regard, Islandiz regarde moi dans les yeux, je m'exécutai, Protège, quelqu'en soit le prix, ceux que tu aimes.".

Ses yeux se fermèrent pour la dernière fois.

Tout ce que j'avais était mort aujourd'hui mais je compris en voyant le sourire sur le visage mort de Sìlk que ce dernier et Felturion n'avaient pas agi avec mépris et haine à mon égard. Aussi fou que cela puisse paraître, ils m'avaient protégé...

"Protège, quelqu'en soit le prix, ceux que tu aimes.": ces paroles me revinrèrent à l'esprit.

Oui, pour la première fois, ils avaient agi par "amour"...