Réflexions

L'être était trop occupé à meurtrir les arbres de son outil grossier pour voir quoique ce fût. De toute maniére même avec ses sens à l'affût jamais il ne pourrais l'apercevoir.
Rétrospectivement elle estimait que son maître avait été bien sage de l'enjoindre à suivre la créature avant d'agir. Sans cela quelques remords auraient put naitre en elle.
Mais maintenant, au vu des vils agissements de la chose, seule une mort prompte était valable. Et quoique la peau de l'être fusse verte, il ne s'agissait ni du vert emeraude des majestueux arbres, ni celui, vif, des champs d'herbes et encore moins du vert tendre de la jeune pousse. Non! Il s'agissait d'un vert sale, comme terni par une éternité de poussiére grisâtre accumulée sur lui.
Ce vert n'évoquait qu'un chose: corruption!
Mais elle avait appris à ne pas juger sur l'aspect seul. Cependant les agissements du monstre ne faisaient que confirmer son aspect grossier.
La sauvagerie exudait de chaque pore de la chose. Mais pas la sauvagerie des créatures de la forêt. Il était là question de quelque chose de plus brutal, de totalement déséquilibré.
A bien y réflechir, il était évident que cette abomination n'avait aucune idée de sa place dans l'ordre des choses.
"Bien" Il était temps pour elle de rappeler à l'être sa véritable place.
Ethilra encocha une fléche. Ajusta sa posture. Se détendi, souffla lentement et profondément, visa la gorge de la créature avec soin. Elle retint son souffle.

Le trait fila entre les feuilles et atteignit son objectif. Un flot épais de sang rouge se déversat sur le pelage du majestueux daim. Ethilra sentit son coeur se serrer et les larmes monter. Si il n'y avait pas eut de nécessité, jamais elle n'aurait prit cette vie. Et même avec le soutien de l'enseignement de ses maîtres et la nécessité de bien nourrir son seigneur, elle n'oublierait jamais ce qu'elle avait lu dans l'oeil de l'animal à ce moment.

Le cadavre de l'être gisait à ses pieds. Sa gorge ouverte semblait former un grotesque sourire. Vision écouerante qui néanmoins semblait bien se combiner avec l'horrible grimâce de son agonie.
Ethilra essuya consciencieusement sa lame.
"Si peu de temps et autant de changement. Ais je dormi avant cela?"
Laissant là sa réflexion, son devoir accompli, elle sortie doucement et sans bruit de la grossiére bâtisse au toit de chaume.
Quels esprits futiles pensaient donc pouvoiir survivre grâce à un lourd arnachement. Stupides créatures sans sagesses. Ethilra jeta un regard plein de rage et de rancoeur à l'entour. A un moment ou un autre vous enléverez tout ce fatra, et je serais là... Le temps n'est rien, et peu m'importe si cela est long; si je peux tous vous éliminer.
"Mais allons. Ma tâche est terminée et mon Seigneur sera ravi d'apprendre que j'ais bien oeuvré. Sans vos chefs vous êtes perdus."

Ethilra contemplait le fer de hache rouillé. Hormis ceci rien ne pouvait témoigner d'une quelconque violence en ce lieu.
Pourtant le souvenir était encore vif en elle.
"Tant de changement depuis ce jour. Tant d'errements."
Non seulement ces mains mais toute son âme se trouvaient couvertes de sangs désormais.
"Et pas seulement celui des coupables" dit elle sombrement.
"Mais depuis j'ai appri" comme pour ce rassurer.
"Bien, allons je suis attendue."
Ethilra regardat une derniére fois avant de l'enfiler le tabard vert à l'arbre doré.

"Général!"
Fealosta sa seconde la cherchait.
"Ici! J'arrive, j'arrive."
"Me voici responsable maintenant. Que je ne me laisse plus prendre dans les intrigues et que je n'oublie plus mes objectifs."

"Certains dépendent de moi maintenant."